mardi 30 juin 2015

Le fort de la Turra


Il est 8h en ce dimanche 21 juin, jour de l'été, nous partons pour une balade au fort de la Turra depuis le col du Mont Cenis.

Nous débutons dans le brouillard avec une température de 3°.
La 1ere étape est le pont Lapouge à 2150 m.
 

A partir de cette étape, le brouillard se lève et nous pouvons admirer le panorama.
 

Et à partir de là c'est un festival de couleurs avec les tapis des différentes fleurs printanières
primevères

anémones

gentianes

anémone

gentianes

rhododendrons

Gentianes

pensées

orchidées

Avec une vue partielle sur le glacier de la Vanoise.
 

 Nous progressons au milieu des pentes tapissées des rhododendrons roses et odorants
 

et voyons au lointain au sommet de la montagne le but de notre rando : le fort de la Turra
 

 Les rochers sont eux aussi tapissés de fleurs
 

 Le paysage est grandiose, le ciel est complètement dégagé, il fait un grand soleil mais il souffle un vent du nord violent qui nous coupe le souffle et nous glace.

De la petite Turra (2480m) nous voyons au sommet de la montagne le but de notre rando : le fort de la Turra.

Encore un petit effort et nous arrivons au fort balayé par un vent violent qui nous déporte.
Le fort est en ruine mais c'est un ouvrage monumental qui domine le col du Mont Cenis de 400m.
Ce fort avait pour mission d'interdire le passage vers l'Italie.
La construction a débuté en 1898 et terminé en1902, il est protégé par un rempart d'enceinte.
La garnison était constitué de 288 hommes.

Un peu d'histoire que j'ai emprunté à "savoie-fortifications"
"Le 21 juin 1940, c'est l'offensive générale italienne ; les 2 pièces de 75/97 ouvrent le feu sur les ennemis repérés au col du Mont Cenis, puis sur les colonnes montant à la Tomba. La réplique italienne ne tarde pas : les pièces de 149 du Paradis et l'artillerie de campagne martèlent l'ouvrage, sans résultats. Avec le repli sur la ligne de résistance des troupes d'intervalle, l'ouvrage se retrouve bien seul face aux attaques italiennes. Les 22, 23 et 24 juin, profitant du brouillard, l'ennemi tente des infiltrations, après de grosses préparation d'artillerie qui causent quelques dégâts sur le casernement et les remparts. Une pièce de 75/97 est sortie de sa casemate pour appuyer les mitrailleuses et FM du mamelon Sud et défendre le Collet, les baraquements et la Combe de Cléry. De l'autre coté, les canons et les mortiers interdisent la route du col du Mont Cenis en matraquant tous les ennemis repérés dans ce secteur, en particulier une colonne de 25 chenillettes.

Au cessez le feu, malgré des dégâts matériels causés par l'artillerie italienne, le fort de la Turra tient toujours et continue d'interdire la RN 6 ; sa garnison est intact. Pour sa résistance, la garnison sera citée, et recevra les honneurs à son retour dans les lignes françaises le 1er juillet.

Depuis qu'il ont été chassés de Maurienne en septembre 1944, les allemands ont établi leur position au Mont Cenis, avec le fort de la Turra comme AP et surtout comme observatoire. Avec le printemps arrive la grande offensive française, le plateau du Mont Cenis est l'objectif de la 7e 1/2 BCA. Après une préparation d'artillerie, la 2e Cie du 15e BCA attaque le fort de la Turra le 6 avril 1945, soutenu par la 3e Cie au col des Randouillards. Cette action a échoué en raison de l'état désastreux de la neige et des mauvaises communications radio. Le fort ne sera évacué que le 25 avril, suite au repli général allemand."
 

Du fort nous avons une vue sur le glacier de la Vanoise et bien sûr sur le lac du Mont Cenis.

Nous reprenons le chemin du retour par le pas de la Beccia qui se situe à 1h du col.
La pente est si raide qu'une corde a été prévue pour aider à la descente.

La vue sur le lac est le paysage qui nous accompagne dans la descente.


Nous arrivons au col, but final de notre balade, à 14h.
Le vent ne nous a pas quitté. Nous sommes transis mais heureux.
Au col 3 monuments ont été érigés, ils sont commémoratifs de moments importants de son histoire : les éléphants d’Hannibal
 

le passage de Napoléon pour les campagnes d'Italie
 

et le passage du tour de France



Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

mercredi 24 juin 2015

Les forts sardes de l'Esseillon


Ce 24 mai 2015 nous voilà partis sur les sentiers des forts de l'Esseillon sur la commune d'Aussois.

Au début du 19e siècle, le royaume de Piémont Sardaigne fortifie la barrière des Alpes par la construction d'une place forte, interdisant le passage de l'armée française vers le Piémont en protégeant ainsi Turin, capitale du royaume et le passage du Mont Cenis.

Inaugurés le 04 septembre 1829, les forts de l'Esseillon portent les prénoms des membres de la famille royale de Savoie : Marie-Thérèse, Victor-Emmanuel, Charles-Félix, Marie-Christine et Charles-Albert.
Les 5 ouvrages sont dressés face à la voie naturelle qui va au Mont Cenis.
De son étymologie "scalio" qui signifie "échelle", l'Esseillon est un obstacle naturel qui verrouille la vallée de l'Arc en direction de l'Italie.
L'architecture des forts se rattache à la conception du général Marquis de Montalembert qui, au 19e siècle, a préconisé l'abandon de l'architecture militaire de Vauban.
Pour notre balade, nous choisissons le sentier des bâtisseurs. Le point de départ est le fort Charles-Albert, le dénivelé est de 400m et le temps de marche à prévoir est de 4 heures.
le fort Charles-Albert qui n'a jamais été terminé

Le fort Charles-Albert était à l'origine relié par un fossé au fort Marie-Christine qu'il défendait. Ce fort n'a jamais été terminé. Il en reste 2 petits bâtiments de casernement et la base d'une tour.

Le sentier démarre derrière le fort. Il descend jusqu'à la carrière où étaient extraites les pierres de taille pour la construction des forts.
Sur le chemin nous rencontrons un lama au milieu d'un troupeau de moutons qui bêlent à tue-tête.

Devant la carrière toutes les explications nous sont données sur la technique "du fer de l'âne" pour l'extraction et le transport de la pierre de taille au 19e siècle.

Nous arrivons rapidement au cimetière sarde (situé à 1380m) qui accueillait les défunts de la garnison et du hameau de l'Esseillon. L'Esseillon se distinguait de Aussois et avait sa propre paroisse, son état civil et ...son cimetière. Le cimetière sarde est classé monument historique. Il a été restauré en 1993.
Le plan du cimetière est parfaitement symétrique. Il s'organise autour d'un calvaire central : 2 allées en croix délimitent 4 carrés d'inhumation.
Les 3 chapelles sont dédiées aux saints protecteurs, suite à l'épidémie de choléra morbus qui fit des ravages en Savoie en 1849.
En 1859, la France et le Royaume Piémont sarde sont ennemis. Ces deux États s'allient néanmoins pour lutter contre l'Autriche. Cette campagne d'Italie se soldera par la perte de 11 soldats français et 1 savoyard, enterrés ici.
chapelle destinée aux offices en plein air


face à face 2 petits reposoirs destinés à abriter les morts l'hiver quand la terre est trop gelée

Nous reprenons le chemin en direction du fort Charles-Félix.
En forme d'étoile, c'est le plus petit fort du site. Il avait pour fonction de contrôler les falaises sous les forts Marie -Christine et Victor-Emmanuel et plus particulièrement le chemin muletier qui menait à Aussois.
Il a été démantelé en 1860 par Napoléon III, il est en ruine et dangereux.
Ces photos donnent une idée de l'état de délabrement mais aussi le panorama fantastique et la superbe végétation.
le fort Charles-Félix avec en fonds le fort Victor-Emmanuel

arcosse en fleurs

De Charles Félix nous avons une vue plongeante sur le fort Victor-Emmanuel. Menaçant, sur son piton rocheux il domine la vallée.

Nous arrivons au fort Victor-Emmanuel ou un soldat sarde nous attend.
 

 Ce fort est le plus imposant. Il est accroché au sommet d'une falaise vertigineuse. Il s'étage en une succession parallèle de 8 bâtiments.

Pendant la période sarde dans les années 1839-1840, le soldat Alessandro Bartholdi était en poste au fort Victor Emmanuel. Pour passer le temps il prenait des notes dans un carnet.
Au bout de 2 ans de garnison alors qu'il partait pour une nouvelle affectation; il s'aperçut qu'il avait perdu son carnet.
Il retourna le chercher dans le fort mais il n'en revint jamais.
La légende dit que son fantôme rode encore et que quelque fois on peu l'apercevoir.
Il y a quelques années, lors de la restauration du fort, un balluchon en toile a été trouvé. A l'intérieur, une corde, une bougie, un miroir, un plumier et le fameux carnet perdu. La visite du fort Victor-Emmanuel se fait grâce aux panneaux explicatifs dont le texte est issu du carnet du soldat Alessandro Bartholdi.
vue du bas de la pente et rampe d'accès au fort


Nous accédons à l'intérieur du fort par un pont levis.

Nous arrivons dans une cour qui distribue les différents accès : les batteries basses, le chemin qui mène à la place d'armes et aux bâtiments
les batteries basses

 

Le bâtiment de commandement est percé de 3 portes permettant l'accès à la partie supérieure du fort. La porte à gauche donne accès à la partie haute du fort
la porte centrale ouvre sur l'escalier particulier du gouverneur et celle de droite est l'escalier de la troupe.

Chaque matin, au point du jour sur la place d'armes située devant le bâtiment, il y a le rassemblement des troupes pour l'appel, la revue des troupes , la prise d'armes et la levée des couleurs

Au milieu de la place d'armes se dresse le puits de forme carrée.

De cette esplanade, nous avons une vue magnifique sur la cascade st Benoît et sur les falaises qui font la joie des amateurs de grimpe.

Quelques vues de l'intérieur qui donnent une idée sur la vie de garnison.
Le four à pain, le pain est la base de l'alimentation du soldat.

Dans la chapelle nous pouvons voir des fresques colorées, mais elles sont passablement dégradées. Bien que les forts soient sur la commune d'Aussois; l'Esseillon est une paroisse distincte de celle du village. Il y a d'ailleurs deux états civils et 2 cimetières.
la chapelle

Le lavoir qui servait aussi de de salle de bains


et sa belle charpente

La poudrière

La sortie nord du fort offre une vue sur les montagnes d'Aussois et sur le fort Charles Félix.

Nous prenons le chemin du retour par le chemin de la cascade st Benoît et nous pouvons admirer le sous bois mais surtout les pelouses steppiques, avec sa flore et sa faune spécifique.

Au sommet de la pente nous débouchons sur le fort Marie Christine, aujourd'hui rénové et qui abrite un restaurant


Au retour nous passons près de la cascade st benoît que nous avons vu plus tôt du haut des falaises.
Pour y accéder nous passons un joli petit pont en bois qui enjambe le ruisseau.

Nous la découvrons, elle est magnifique et rafraîchissante.



Texte de paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze










































































































































































































 
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