vendredi 14 août 2020

circuits panoramiques des chapelles mauriennaises

Le 22 juillet 2020, nous faisons le circuit panoramique des chapelles de Villarembert, de Fontcouverte, de Saint pancrace et de Jarrier en Maurienne

Ce circuit représente une quarantaine de kilomètres.

Les villages sont situés sur le versant face aux majestueuses Aiguilles d'Arves .

Nous commençons la visite par l'église Saint Pierre aux Liens de Villarembert, située à 3,5km de la station du Corbier.

Villarembert est une des plus petites communes de Savoie avec seulement 958 hectares.

C'était l’une des plus pauvres en raison de sa situation montagneuse, de son sol instable conséquence de son sous-sol constitué en partie d’ardoise. Cela est dû aussi aux avalanches l’hiver et à sa faible production du sol qui permettait uniquement aux habitants de survivre.

Villarembert était une commune exclusivement rurale.

Sur la partie la plus basse on cultivait le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, le chanvre, la pomme de terre.

Sur les pentes du Mont Corbier se trouvaient les pâturages et les chalets d'alpage qui accueillaient les troupeaux de juin à octobre.
Villarembert a eu plusieurs noms :

En 739 le village se nommait Ingenui de Amberto.

En 1038 : Curtis de Villamberto

En 1184 : Ecclesia de Villario Raimberti. La bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Villarambert.

En 1244 : Parrochia Vilarii Raimberti

Depuis 1561 : Villarembert

C’est à Villarembert en 1888 que l’abbé Guille crée la liqueur « Mont Corbier » et en 1967 qu’est ouverte la station de ski du Corbier intégrée depuis 2002 dans le domaine des Sybelles.
Pour visiter l'église, il faut récupérer la clef à la Mairie qui se trouve à proximité.

Les archives du village mentionnent déjà une église à Villarembert au 8ème siècle. Elle se trouvait presque en face du four à pain, là où est érigée une croix.

En 1664, une église baroque est construite à l'emplacement actuel mais, compte tenu de son délabrement elle est démolie en 1880. De l’ancienne église ne reste aujourd’hui que la sacristie et le clocher qui a été abaissé à la Révolution.

La nouvelle église voit le jour 4 ans plus tard.
Elle est dédiée à Saint Pierre aux Liens, référence à l’épisode raconté dans les Actes des Apôtres au chapitre 12, lorsque Pierre est dans une prison de Jérusalem, un ange vient le délivrer et fait tomber ses liens.

Le maître-autel, œuvre du sculpteur italien Minoja, a été présenté à l’exposition nationale de Turin en 1884.

La voûte est magnifiquement peinte. Les couleurs sont très lumineuses.
Hélas je n'ai pas trouvé le nom du ou des artistes.

Les quatre Évangélistes et leurs symboles
 

De très beaux vitraux apportent à l'église une douce lumière.

Nous quittons l'église de Saint Pierre aux liens et nous nous rendons à Fontcouverte.

Fontcouverte est un Village de montagne du massif Arvan-Villards à 17 km au sud-ouest de Saint Jean de Maurienne et se situe à 1160 m d'altitude.
La station de sports d'hiver de La Toussuire (1700 m) appartient au territoire de Fontcouverte, de ce fait la commune devient Fontcouverte-la-Toussuire par décret du 30 janvier 1987.

Le début de la station de la Toussuire date de 1937, date à laquelle
Pierre Rossa construit le 1er téléski.
Elle fait partie aujourd'hui du domaine des Sybelles.

C'est une source qui a donné son nom au village : Fons copertus.
L'occupation humaine remonte à près de 2000 avant J.C. comme l'attestent des vestiges archéologiques nombreux dans le secteur :
- Un cromlech qui remonte au néolithique au lieudit les Villards.
- Des couteaux de pierre, un foyer avec charbon et 17 lames de silex ont également été retrouvés près du chef-lieu.
- Une pointe de lance à douille courte datée de 850 avant JC environ et une pointe de javelot datée de 400 avant JC environ trouvées à la Toussuire.

La première mention de Fontcouverte a été relevée dans une bulle du pape Lucius III datée de 1184.

La population a vécu pendant des siècles des produits de l'agriculture, de l'élevage et de l'artisanat.

Côte à côte se trouve la chapelle Notre Dame de la Salette et l’Église Notre Dame de l'Assomption (objet de notre visite)

La chapelle Notre dame de la Salette ne se visite pas...dommage !

Elle a été construite en 1621 par une confrérie.

En 1741, elle menace ruine. Une autorisation de la reconstruire est accordée en1741. Elle est ornée de 20 tableaux sur toile exécutés par Joseph De Dominique, venu de Rosse en Valsésia (Italie).

Pendant la Révolution, elle est utilisée comme débarras.

Elle est réparée en 1860 à l’initiative du Curé Pasquier qui la dédie à N.D. de la Salette. Il fait aussi exécuter le tableau qui orne l’autel et remplacer deux des médaillons qui ornent le plafond par M. Cavalli, de Grenoble.
Les murs de la chapelle sont décorés par Maggia, peintre de St Jean de Maurienne.

D’importants travaux de restauration y ont été effectués dans les années 1990.

Elle est classée « monument historique » depuis le 2 octobre 1992.
Elle est fermée, j'ai pris cette photo au travers des grilles du portail d'entrée.

L’Église Notre Dame de l'Assomption est une église paroissiale de style baroque.

A l'origine elle se nommait St Michel Archange.
Sa date de construction est inconnue mais des parties anciennes subsistent dans le clocher, le chœur et la sacristie.
La décision d'agrandissement de l'ancienne église St Michel l'Archange résulte d’un vœu prononcé par les habitants durant la peste de 1630.
Le 4 juin 1675, le révérend Claude Monod, curé de la paroisse, Jean-Baptiste Boisson et ses conseillers décident de faire reconstruire l'église.
Le maître d’œuvre est Dominique Blanc, sculpteur de Suse (Piémont).
Les travaux commencent en 1675, il est prévu qu'ils soient terminés en deux ans pour un prix de 2300 florins de Savoie (à titre de comparaison, la journée d’un ouvrier se payait en ce temps-là 1 florin).
En fait, l’église ne sera achevée et consacrée que le 18 juin 1680 sous le nom de Notre Dame de L’Assomption.
 

La flèche du clocher a été abattue à la Révolution. Elle a été refaite en 1864 après un rehaussement de 3 mètres de la tour carré qui le supporte.
Ce clocher abrite 3 cloches dont une qui date de 1594.

Sa façade comporte un portail en tuf.
Deux pilastres portent un entablement dorique surmonté d’un fronton brisé.
La porte d'origine construite en 1675 a été remplacée en 1855 par une autre en noyer sculpté par Gilardi de St Jean de Maurienne.

La colonne sur les fonds baptismaux, en gypse, vient de la Combe des Moulins, elle date de 1480.
 

La chaire en noyer a été réalisée en 1823 par le menuisier Sibué de Fontcouverte.

Cette église est composée d'une seule nef orientée à l'Est.
La voûte est décorée de médaillons en stucs par Dominique Blanc en 1675.

Le retable du maître autel, à deux niveaux, est surmonté d'un baldaquin.
Il est semi-circulaire et il est encadré de colonnes corinthiennes cannelées
Il a été réalisé en 1715 par le sculpteur Étienne Jomard de St Jean de Maurienne pour le prix de 3800 florins.
Les tableaux de Laurent Dufour représentent (celui du haut l’Assomption comme celui du bas) St Michel terrassant un dragon, tout deux peints en 1718.

On peut voir un rare crucifix avec les attributs de la passion :
- Bourse des 30 deniers de Judas
- Lanterne au jardin de Gethsemani
- Fagot de feu dans la cour du grand prêtre Caïphe
- Coq du reniement de st Pierre
- Main qui a souffleté le christ chez Caïphe
- Colonne et Fouet de la flagellation
- Couronne d'épines symbole dérisoire de la royauté
- Voile de véronique
- Marteau pour enfoncer les 3 clous sur la croix
- INRI jésus de Nazareth roi des juifs
- Dés pour tirer au sort
- Bâton surmonté d'une éponge imbibée de vinaigre
- Lance du soldat qui a percé le coté du christ
- Échelle de la déposition
-Tenaille pour arracher les clous

Devant l'église et la chapelle il y avait un cimetière aujourd'hui disparu. Il ne reste que le monument surmonté de sa croix.

Nous quittons Fontcouverte pour Saint Pancrace.

Situé à 873 mètres d’altitude, Saint-Pancrace est située sur les hauteurs de Saint Jean de Maurienne.
La commune s’étend du “Chosalet” aux Bottières, porte d’entrée du domaine skiable des Sybelles.

Le nom de la commune viendrait de Saint Pancrace de Rome, martyr à Rome an 304 sous Dioclétien.

Au fil des siècles on trouve différents noms :
En 739 : Ecclesia Sancto Pancrasio
En 1184 : Ecclesia Sancti Pancratii
En 1297 : Parrochia Sancti Pancratii
En 1303 : Capellanus Sancti Pancratii.
En 1585 : Confrérie du Saint Esprit de Saint Pex ;
En 1591 : Saint Paix
En 1605 : Paroisse de Saint Paix .

Dans le patois mauriennais, le nom est Sent-Pèx qui se prononce Sin Pé.
Paix vient de Pac, première syllabe de Pacratius, variante de Pancratius. Les habitants de la commune sont appelés Saint Patins.

Construite au XVIe siècle sous le patronage de Saint Pancrace, l'église est de style baroque.
La rénovation de 2019 lui a redonné des couleurs, notamment un ciel étoilé sur la voûte. A l'intérieur nous pouvons voir un rare autel portatif de style baroque.

Après Saint Pancrace, nous partons pour Jarrier et la visite de l'église Saint Pierre.

Comme pour les autres villages, la bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Jarrier.Sur fond d'Aiguilles d'Arves, Jarrier est riche de 4 chapelles :
- chapelle Saint Roch
- Chapelle Notre Dame-des-Grâces
- Chapelle Saint Antoine
- Chapelle Saint-Bernard-de-Menthon

La chapelle St Roch est la plus ancienne de Jarrier, elle date de 1565. Ses habitants l'ont construite suite à une épidémie de peste. Elle est aussi appelée la chapelle rose, car cette couleur provient d'une argile rouge utilisée comme enduit mural appelé « gria » en patois Mauriennais.

La chapelle Notre Dame des Grâces construite en 1684 par les habitants de Jarrier et agrandie en 1717.

Inscrite au Monument historique depuis 1990, l'Eglise Saint Pierre a été construite en 1626 et agrandie en 1703.

Elle possède un riche décor intérieur, peint par Charles Prarioz.
 

 Le retable avec les statues de Saint Antoine et de Saint Étienne est de François Rymellin, exécuté entre 1861 et 1867.

Saint Étienne est le patron des ardoisiers, nombreux en Maurienne.

Sur la coupole hexagonale est peinte la Transfiguration d'après l’œuvre de Raphaël. Cette peinture date de 1875.

Le plafond à caissons est orné de rosaces

...et non ! vous n'avez pas la berlue...les colonnes
à l'entrée de l'église ne sont pas à la même hauteur, ainsi la tribune est légèrement penchée !

Dans la chapelle sud se trouve un beau retable représentant la sainte famille

Cette église possède également de belles peintures et sculptures

Toutes ces églises et chapelles sont dignes d’intérêt et illustrent parfaitement le style baroque savoyard avec ses dorures et ses angelots joufflus.
Créés en 1992 par la FACIM (fondation d'action culturelle internationale en montagne), les chemins du baroque recensent près de 80 édifices en Savoie.

Si vous souhaitez découvrir le Baroque Savoyard :

 
Copyright 2009 Instants Mauriennais. Powered by Blogger
Blogger Templates created by Deluxe Templates
Wordpress by Wpthemescreator