vendredi 28 septembre 2012

Le château de Miolans

Pour écrire les commentaires, je me suis inspirée du guide de visite publié par le Conseil Général de la Savoie et de wikipédia.

Par un dimanche ensoleillé de septembre, nous partons visiter le château de Miolans.
Classé monument historique depuis 1944, le château de Miolans est perché à 550m d'altitude sur un éperon rocheux et est adossé au massif des Bauges.
Ce site naturel permettait de contrôler la route du Mont Cenis en direction de l'Italie.
Il se situe au confluent de 3 rivières : l'Isère, l'Arc et le Gelon.
Il s'agit d'un château-forteresse médiéval, situé sur la commune de Saint Pierre d'Albigny dans la Combe de Savoie, au hameau de Miolans.
La 1er mention du site de Miolans apparaît dès 1014, mais certains archéologues pensent qu'il y a eu une occupation gallo-romaine du fait de sa position stratégique.
les vignobles des blancs de savoie

La forteresse de Miolans construite du 11e au 16e siècle, offre du haut de ses remparts, une vue exceptionnelle sur les vignes qui produisent le vin de Savoie.
Le château a été le fief des seigneurs de Miolans de 1080 à 1523.
La famille de Miolans, l'une des plus puissantes de Savoie, est connue avant le XIe siècle.
Geoffroy de Miolans, vassal du Comte Amédée de Savoie participe à a 2e croisade en 1147-1148.
Les Seigneurs de Miolans nouent des alliances avec de grandes familles de Tarentaise, de Maurienne et en Viennois.
La famille prodigue des libéralités pour les fondations religieuses et fonde le couvent des Augustins à Saint Pierre d'Albigny.
Au cours du XVe siècle, les Miolans jouent un rôle important à la cour de Savoie comme Chambellans, Conseillers ou Maréchaux.
La famille s'éteint avec Claudine qui cède le château au Duc Charles III de Savoie.
Il est alors transformé en prison d'Etat de 1564 à 1792.
On lui a donné le nom de « Bastille savoyarde » ou « Bastille des Alpes ».
Elle a accueilli plus de 200 prisonniers. Le nom des cachots portaient le nom de Enfer, Purgatoire, Paradis, Trésor, petite et grande Espérance.
Elle a eu des prisonniers célèbres tel le Marquis de Sade, en 1772, évadé dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1773.
La libération des prisonniers se faites par les révolutionnaires français en septembre 1792.
Le château tombe ensuite en ruine.
Il est racheté en 1869 par le 1er préfet de Savoie de la 3e République en 1869, Monsieur Eugène Guiter qui entreprend sa restauration en collaboration avec les Beaux-Arts.

Le château est toujours propriété privée.
Nous pénétrons sur le site par une magnifique porte en ogive percée dans les remparts.

Un blason avec inscription est sculpté au dessus de la porte

Le châtelet d'entrée date du 16e siècle. Il assure le contrôle de l'accès nord.

La rampe d'accès au château court entre les deux murailles des remparts.
 

Elle aboutit à la tour d'artillerie de la sauvegarde édifié à la fin du XVe Siècle et sur la porte monumentale.

La porte franchie, nous arrivons dans une coursive de contrescarpe. Elle a été édifiée au XVe siècle dans l'épaisseur de la 2e enceinte. Cette galerie de défense, rectiligne et voûtée comporte de nombreuses meurtrières dans le but de défendre le grand fossé mais aussi la rampe d'accès.
 
Elle termine par un escalier voûté.
 

Qui sort sur un chemin de ronde aménagé à la fin du XVe siècle, protégé par un parapet percé de nombreuses meurtrières.

Sur le chemin de ronde, une échauguette

La visite de l'intérieur commence par l'appartement de l'officier Major. Ce bâtiment en partie détruit s'élevait sur 3 niveaux.
Mentionné en 1729, comme appartement de l'officier major il était déjà mentionné en 1332 comme étant la grande salle seigneuriale ou "l'aula"(salle en latin).

L'imposante cheminée datant du XVe siècle, couverte d'un manteau de pierres de taille à corniche moulurée courre sur toute la longueur du mur.

Ce niveau est éclairé au sud par une magnifique croisée à meneaux du XIIIe siècle.

Au dessus du linteau extérieur nous pouvons voir le blason de la famille.

La porte de la haute cour en ogive, édifiée sur le muraille d'escarpe, était l'entrée principale. Elle domine le fossé le plus important du fort (près de 10m de profondeur sur 20m de large)au fond duquel ont été construis 2 piliers qui supportaient le pont levis.

La salle des gardes, vaste salle voûtée, conduit au donjon.
Elle a été édifiée sur la muraille d'escarpe pour faciliter les communications.
De 1559 à 1792, près de 192 prisonniers piémontais, savoyards, niçois et même français ont été enfermés à Miolans.
Parmi le plus célèbre, le marquis de Sade y a séjourné de décembre 1772 à avril 1773.
Issu d'une vieille famille provençale, Donatien Alphonse François marquis de Sade a été interné au fort de Miolans à la demande de sa belle-mère.
Condamné à mort par le Parlement de Provence en juin 1772, le marquis est venu de mettre à l'abri en Savoie près de Chambéry.
Pour l'empêcher de rentrer en France sa famille a demandé au roi de Piémon Sardaigne de le retenir à Miolans.
Il s'évade dans la nuit du 30 avril 1773 par une fenêtre du château grâce à la complicité de ses gardes. Il a regagné ensuite la France.
le mur extérieur qui donne sur la falaise


Le donjon construit au moyen âge servait d'habitation seigneuriale, de tour de défense et de bâtiment de prestige.

Il mesure 23m de hauteur et est réparti sur 6 étages accessibles par un escalier à vis.
Il a donc été transformé au XVIe siècle en prison.
Les différentes cellules ont reçues des appellations représentatives des conditions de vie :
- L'enfer à la base du fort, cellule froide et humide
- au dessus le purgatoire, mieux éclairée avec une fenêtre au sud
- le trésor, prison plus supportable avec 2 fenêtre, une cheminée et des lattrines
- au dessus, existait l'espérance, où a été logé le marquis de Sade
- et enfin le Paradis
Le régime de détention était fonction du délit mais aussi de la qualité du prisonnier.

On peut lire sur les murs des inscriptions des prisonniers comme "en dieu ne fie non autre 1771"...

La tour saint Pierre est une des tours les plus anciennes du château-fort. Elle date probablement du XIIe siècle. A son pied des fouilles ont été entreprises et elles ont mis à jour plusieurs époques. La tour quadrangulaire comporte 3 niveaux. Elle a servi de logement et de fonction politique aux seigneurs de Miolans. Elle domine le 1er fossé à l'ouest et l'à pic au sud.

Le blason est sculpté aux armes d'Anthelme de Miolans (1276-1304)

Elle est couronnée d'une terrasse. On y accède par un escalier extérieur.
Sur cette terrasse bordée d'un parapet crénelé nous jouissons d'un magnifique panorama à 360° qui va du Mont Blanc avec le mont pourri , à la chaîne de Belledonne, au Vercors et à la Chartreuse.

au fond, le Mt Blanc
la chartreuse

vue sur le vignoble et la chaîne de Belledonne

De la terrasse nous avons une vue plongeante sur l'intérieur du château qui est aménagé en jardin des simples avec un parcours pédagogique pour apprendre et reconnaître les plantes médicinales.

De ce jardin nous avons accès aux oubliettes par un escalier à vis. Il s'agit d'une pièce profondément enterrée et faiblement éclairée. La tradition populaire veut que ce soit un cachot ou le Seigneur enfermait les prisonniers dont il voulait se débarrasser. En fait il s'agit plus vraisemblablement d'une cave.

La visite termine par le souterrain de défense, c'est une galerie souterraine datée du XVe siècle, elle mesure à peu près 60m de longueur. Elle est percée de nombreuses meurtrières et canonnières. Les canonnières sont des ouvertures circulaires à la bas permettant le passage de la gueule du canon. Ces ouvertures circulaires sont surmontées d'une fente verticale servant à la visée. Ces ouvertures permettaient la protection de la rampe d'accès qui était ainsi imprenable.


Texte de paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze


 
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